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Opérations Prométhée, Ariane, et Néréides

Le détroit d'Ormuz est un détroit reliant le golfe Persique au golfe d'Oman qui doit son nom à l'île iranienne Ormuz, située au sud-est de Bandar Abbas. Les pays frontaliers sont l'Iran au nord, le sultanat d'Oman (extrémité de la pointe sur l'illustration) et les Émirats arabes unis au sud (péninsule arabique).

Long de 63 km et large de 40 km, le détroit d'entrée du Golfe persique a une importance stratégique décisive : il constitue, en effet, une voie commerciale essentielle du trafic international, empruntée par plus de 30 % du commerce mondial de pétrole. Outre les Émirats arabes unis et l'Iran, le détroit commande l'accès à d'autres pays producteurs d'hydrocarbures aussi importants que l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, Bahreïn et l'Irak. Selon le département américain de l'Énergie, environ 2 400 pétroliers y transitent chaque année, pour un volume d'environ 17 millions de barils de pétrole par jour. Les navires doivent suivre un rail (montant/descendant ou entrant/sortant).

Le détroit a été le théâtre de nombreux affrontements pendant la guerre Iran-Irak. Les intérêts américains de cette principale « route du pétrole » sont sécurisés par la cinquième flotte américaine basée au Bahreïn.

Le 18 avril 1988, dans le cadre d'une opération de déminage, la frégate américaine USS Samuel B. Roberts est gravement endommagée par une mine iranienne. Les États-Unis, qui entretiennent à l'époque de très mauvaises relations avec l'Iran et soutiennent l'Irak, lancent une opération de représailles sous le nom de code Praying Mantis (mante religieuse). Plusieurs unités navales appuyées par l'aviation embarquée du porte-avions USS Enterprise, attaquent et détruisent les plates-formes pétrolières iraniennes Sassan et Sirri, qui, d'après le gouvernement américain, étaient utilisées comme bases par les vedettes rapides iraniennes. Une bataille navale s'ensuit, au cours de laquelle les Iraniens perdirent un patrouilleur, une vedette, ainsi que la frégate Sahand. Quatre-vingt-sept militaires iraniens furent tués et plus de trois cents blessés. Cet affrontement est la plus grande bataille navale livrée par les États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.

Un Airbus de la compagnie aérienne Iran Air est abattu le 3 juillet 1988 au-dessus du détroit d'Ormuz par un tir de missiles provenant du croiseur américain USS Vincennes. La catastrophe, qui fit 290 victimes civiles, dont 66 enfants, serait due à une méprise des militaires américains qui ont cru avoir affaire à un avion militaire iranien.
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Frégate ASM Montcalm

Le 20 août 1980, profitant de l’instabilité qui régnait en Iran, Saddam Hussein qui dirigeait l’Irak attaqua par surprise ce pays. De nombreuses dissensions et litiges de frontière avec l’Iran sont à l’origine de cette guerre. De conflit régional, celui-ci va devenir international lorsqu’en 1986 l’Iran décide de s’en prendre aux intérêts économiques des pays du golfe persique et cherche à intimider les gouvernements des pays occidentaux qui lui sont hostiles. 
Les navires de commerces transitant par le détroit d’Ormuz sont attaqués par l’aviation et la marine iranienne ainsi que par les gardiens de la révolution – les Pasdarans- sur des vedettes rapides. Des mines sont également larguées dans le détroit d’Ormuz. Deux pays sont particulièrement ciblés : les USA désigné « grand Satan » par l’Iran et la France désigné « petit Satan » car elle vend des armes à l’Irak et sa politique au Liban déplaît fortement à l’Iran. 

Le 28 janvier 1986, le pétrolier « d’Artagnan » est attaqué ; le 4 mars c’est au tour du pétrolier « Chaumont » puis le pétrolier « Brissac » le 13 septembre. Le détroit d’Ormuz étant un passage particulièrement stratégique, la diplomatie internationale en général et française en particulier entre en scène pour mettre fin à ces attaques mais rien n’y fait. Le 17 juillet 1987, le porte-conteneurs français « Ville d’Anvers » est gravement endommagé. C’est l’attaque de trop. Le gouvernement français rompt ses relations diplomatiques avec l’Iran. Il ordonne à la Marine Nationale de protéger les navires de commerce français transitant dans le golfe persique et de préparer des mesures de rétorsions si de nouvelles attaques de bâtiments français se produisent. D’autres pays dont les USA et le Royaume-Uni font de même.

La Marine Nationale met alors sur pied l’opération « Prométhée ». La Task force 623 (force opérationnelle 623) est créé. Elle est divisée en trois groupes :

Le task group 623.1 : composé d’une frégate et d’un aviso-escorteur ou d’un aviso, il est chargé de protéger les navires de commerce français. Cette opération sera appelée plus spécifiquement opération « Ariane».
Le task group 623.2 : composé du porte-avions « Clémenceau », de frégates de défense aérienne, de pétroliers-ravitailleurs et d’un sous-marin nucléaire d’attaque, il est chargé des mesures de rétorsion et d’assurer une pression militaire sur le gouvernement iranien.
Le task group 623.3 : composé de chasseurs de mines et d’un bâtiment de soutien logistique, il est chargé de déminer le détroit d’Ormuz et le golfe persique. Ce sera l’opération « Néréides».

La Task Force 623 est commandée par le contre-amiral Hervé Le PICHON. Elle est placée sous le commandement opérationnel du vice-amiral d’escadre Jacques LANXADE, commandant les forces maritimes en Océan Indien. Il sera remplacé en janvier 1988 par le vice-amiral d’escadre Guy LABOURERIEZ.

Le porte-avions « Clémenceau » appareille le 30 juillet 1987 de Toulon. Il n’y reviendra que 14 mois plus tard. Les autres bâtiments resteront entre 3 et 5 mois sur zone avant d’être relevés. Cette opération constitue pour la Marine Nationale l’une des plus importantes depuis la crise du canal de Suez en 1956 en termes de durée, d’éloignement des ports d’attaches et de bâtiments engagés (33).



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